ESPADRILLES avec 2 aiLLes

Publié le par OBI NO MAG DAN Sémou DIOUF

Modeste réflexion sur « mon » voyage et la démengeaison de mon stylo, inspirée par  Michel Onfray et Olivier de Kersauson.

 

 

Du fauteuil en rotin calé prés de la cheminée qui fume, tu caresses de ton index tendu le monde déployé et suis les contours abstraits des vallées vertes aux fleuves bleus ;

«.. La rêverie du voyageur circule dans ce monde de traces et de lignes, de chiffres et de nombres. Elle s’en nourrit aux premières heures du désir nomade. »

Mes espadrilles se couvrent de poussières lointaines , mon crayon s’enflamme .

Pratiquer tous ces exercices confirme que voyager suppose le dérèglement de tous les sens, puis leur réactivation dans le verbe .

« .. lire un poème permet d’accéder à l’imaginaire d’une subjectivité infusée par le lieu »

Alors après l’atlas, la prose prend le relais, là où la carte matérialise virtuellement, elle prend son temps et offre un rythme plus long, plus lent . Le verbe s’envole et plane, te porte et te transporte sur ses ailes arabesques, puis te dépose sur une plage de désirs et de convoitises, il entretient ton souffle et t’abandonne, te laissant impatient à l’appétit de tes découvertes, prêt à partir vérifier l’existence entrevue, et moi je jubile et refais encore et encore le trajet de mes découvertes.

Le fauteuil se balance. Sur ta carte, vision globale et plate, ton doigt s’arrête sur des syllabes aux accents improbables, ton regard continue là où ta main ne suffit plus , tu rêves d’îles perdues, de terres vierges, de valises et de départs, mes mots t’accompagnent, nous sommes frères nomades.

Autrefois, on félicitait les explorateurs de leurs découvertes, comme s’il s’agissait de créations. Un pacte, à l’instar d’un baptême religieux, scellait le destin du découvreur au lieu découvert, il était à l’origine du nom, conférant enfin la légitimité de son existence, et c’est ainsi que de la naissance d’un lieu est apparu son rêve.

Bleue, bleu, mer ou océan …ton doigt … une île !

« Une île c’est d’abord une ombre sur l’horizon de la mer. Une ombre qui grossit, s’étale, prend du relief et des couleurs au rythme de l’approche, puis au bout d’un moment se fige et se dessine », alors elle te livre son sable blanc, ses cocotiers, le son de sa guitare et tu t’enivres de ses couleurs, tu te repais de ses parfums, puis tu emportes en trésor magnifique cet envie de partage d’une émotion découverte…

 

Dominique 12/2010

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