MANGROVE

Publié le par OBI NO MAG DAN Sémou DIOUF

 

Le palétuvier rouge, hésite encore en étendant ses branches sur la lagune ; le ciel, l’eau, la mer, le fleuve, la terre ?  Toujours indécis, il plonge ses racines, dans ce mélange opaque comme on plongerait un orteil frileux dans une bassine de glace, pour les en ressortir aussitôt…persuadé de s’être trompé de voie. mangrove.jpg

Distrait par la beauté de l’étendue calme qui s’ouvre à lui, il recommence comme ses frères l’opération, tissant sous son couvert, sans s’en rendre compte, une inextricable forêt d’échasses à l’architecture torturée .

Complices, peu à peu, les flots boueux envahissent l’impénétrable cathédrale, leurs surfaces lisses renvoient l’image des feuillages ajoutant à la confusion d’un rêve où la terre, la mer et le ciel ne feraient qu’un.

Ultime refuge l’entrelacs végétal soustrait aux convoitises tout un monde de sémafot, d’alevins, de poules d’eau et de coquillages, comme un trésor palpitant de mille vies.

Cette forêt fantôme en forme d’île à la dérive c’est la mangrove, hermétique en envoûtante, source de toutes les légendes, le bout du monde.

 

 

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