DELTA du SINE SALOUM la terre & l'eau

Publié le par OBI NO MAG DAN Sémou DIOUF

Lorsque tu arrives en terre étrangère, offre lui ton respect et prends la peine de la saluer.

Dés ton premier pas, penches toi, et, entre tes orteils écartés, prélève avec les trois doigts réunis de ta main droite, une pincée de ce sol qui t’accueille et porte la à ta face.

Par ce geste symbolique tu vas nouer avec celle que tu t’apprêtes à fouler une relation de respect, de tolérance et d’échange.

Même si il n’est pas facile d’écarter les doigts de pied dans une paire de Pataugas et que le tarmac de l’aéroport ne livre pas facilement les quelques parcelles de poussière ocre témoins de ses racines africaines ; Ces paroles d’un sage Niominka  courent encore sous mon chapeau de brousse beige, en écartant les branches tortueuses du mangle rouge qui masquent à ma vue la suite du “sentier ”.

    Après avoir quitté le bolong Diogane j’ai pendant quelques temps remonté un petit bras de mer au courant indolent et  me trouve quelque part entre Bassoul et  Tiolane. Le rideau de palétuviers vert, dense, impénétrable suspendu par quelques ficelles invisibles aux rares nuages blancs pour effleurer  la surface sans la troubler, c’est ouvert !        Je plonge dans ce monde étrange d’eau, de sable, de branches et de racines par un petit ruisseau à l’eau claire et peu profonde me servant de layon.  Je m’enfonce et quitte la terre. J’oublie le fleuve, la mer, le bruit du moteur et la pirogue aux coussins rouges. je m’immerge dans un nouveau monde, un monde végétal.

Pieds nus, je sens le sable fin courir entre mes orteils, l’eau tiède file paresseusement, emportant les traces de mon passage vers la mer que j’ai quitté,  sa surface lisse, devant moi, me renvoie l’image d’un ciel bleu perçant le feuillage, cette lumière sur l’eau accentue la sensation d’être ailleurs. Tout autour le palétuvier tisse sa toile entre le ciel et l’eau, il  organise savamment un inextricable entrelacs de racines et de branches aux nuances  mauves et vert brun. Au- dessus de l’eau la voute c’est formée, véritable cathédrale à la charpente végétale et dont les vitraux animés seraient de vert et de bleus. Je m’enfonce un peu plus encore.   Le passage s’élargit et s’ouvre au soleil par une piscine claire bordée d’une plage  de sable blanc.  Sur ces pentes douces on peut lire les traces encore fraiches des chacals de la nuit ou d’autres encore plus mystérieuses, venues pour profiter du lieu ou simplement boire.

Que du bonheur !       à vivre en suivant votre guide

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